{Cinéma} Le Majordome

10/03/2015 13:51

Synopsis : Le jeune Cecil Gaines, en quête d'un avenir meilleur, fuit, en 1926, le Sud des États-Unis, en proie à la tyrannie ségrégationniste. Tout en devenant un homme, il acquiert les compétences inestimables qui lui permettent d’atteindre une fonction très convoitée : majordome de la Maison-Blanche. C'est là que Cecil devient, durant sept présidences, un témoin privilégié de son temps et des tractations qui ont lieu au sein du Bureau Ovale.
À la maison, sa femme, Gloria, élève leurs deux fils, et la famille jouit d'une existence confortable grâce au poste de Cecil. Pourtant, son engagement suscite des tensions dans son couple : Gloria s'éloigne de lui et les disputes avec l'un de ses fils, particulièrement anticonformiste, sont incessantes.
À travers le regard de Cecil Gaines, le film retrace l'évolution de la vie politique américaine et des relations entre communautés. De l'assassinat du président Kennedy et de Martin Luther King au mouvement des "Black Panthers", de la guerre du Vietnam au scandale du Watergate, Cecil vit ces événements de l'intérieur, mais aussi en père de famille…

Mon avis : ce biopic à la manière de Forrest Gump et sa boite de chocolats retrace l’histoire américaine du 20^ème siècle à travers la vue d’un personnage attachant.

Cecil Gaines passe d’une enfance dans les champs de coton aux salons privés de la maison blanche ou il côtoiera 7 présidents et dans l’ombre, verra se jouer le combat des afro-américains pour leurs droits civiques.

Ce film est une ode à l’ouverture d’esprit, un pamphlet contre le racisme, un film à la fois historique et touchant.

Notre héros quitte le Sud des USA en 1926 alors que le pays est complétement aveuglé par la ségrégation et la folie douce contre les nègres.

De façon complètement fortuite, il rencontre une personne qui va lui donner une chance et lui permettre d’acquérir un certain savoir-faire dans le domaine du service et au final de devenir le majordome de la Maison-Blanche.

Ainsi, et durant 7 présidences il va œuvrer dans l’ombre et devenir le témoin privilégié des plus grands moments de son pays : l’assassinat du Président Kennedy et de Martin Luther King en passant par la guerre du Vietnam au scandale du Watergate, le mouvement des « Blacks Panthers » jusqu’à l’élection de Barack Obama en 2008. Le Bureau Ovale devient sa routine et le théâtre des plus grandes décisions.

Devant nos yeux, et ceux de Cecil Gaines, 7 présidents, 7 hommes différents avec le même pouvoir : Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon, Ford, Carter et Reagan. Dans ces rôles clés uniquement des pointures : Robin Williams en Eisenhower, James Marsden en Kennedy, Liev Schreiber en Johnson, John Cusack en Nixon et Alan Rickman en Reagan

Epoux et père de famille, il doit conjuguer sa vie de famille, son rôle de serviteur de l’ombre sans jamais laisser transparaitre son opinion alors que son propre fils aîné, Louis, lutte pour les droits civiques des noirs aux USA, créant de nombreuses tensions au sein de la structure familiale.

Lee Daniels, réalise ici un chef d’œuvre. Le Majordome s’inspire de la vie d’Eugène Allen qui fut réellement le majordome de la Maison Blanche durant 34 ans.

Je retiens dans ma tête 2 scènes : l’attaque d’un bus par le Ku Klux Klan ou encore cette scène ahurissante, où de jeunes noirs sont tabassés, molestés et emprisonnés pour avoir osé s’asseoir aux places destinés aux blancs pour se faire servir un café…

Le film est très complet même si bien sûr un peu romancé.

Forest Whitaker est phénoménal. C’est sans l’ombre d’un doute son talent et son interprétation qui ont fait pleurer l’Amérique toute entière et le président Barack Obama en personne.

Mon coup de cœur ira à Oprah Winfrey qui est absolument éblouissante et qui nous fait oublier en quelques minutes qu’habituellement elle est une animatrice de talkshow. C’est une excellente actrice et sa performance est bien meilleure que tellement d’autres actrices connues. Elle m’a beaucoup touché et émue.

David Oyelowo est superbe dans le rôle du fils aîné et suit l’impressionnante distribution de seconds rôles avec Jane Fonda, Terrence Howard, Cuba Gooding Jr., Lenny Kravitz, Robin Williams, Alan Rickman, James Marsden, John Cusack, Liev Schreiber et Alex Pettyfer.

Bref, ce film est un film à voir pour se prendre une grande baffe dans la tête.

Durant tout le film, je n’ai cessé de penser à une chose : mon dieu, comme ces évènements sont récents….