23 Mai 2011
Depuis pas mal d'années, je rêve de découvrir les fabuleuses arênes de Nîmes... je suis absolument contre tout le rituel de tauromachie mais je suis fascinée par les préparatifs, la mise en scène et bien sûr l'endroit incroyable que peut-etre ce monument...
C'est donc après une courte nuit de sommeil et la dégustation d'une fougasse sucrée et de croissants que nous avons pris la route de Nîmes pour y passer la journée avant mon retour sur Paris...
Dès notre arrivée : les Arênes !! enfin les voilà ! Elles sont comme je les imaginais : superbes, majestueuses, immenses, démesurées, témoignage du temps ...
L'édifice est bâti à la fin du Ier siècle (environ 60 ap. J.-C.) pour divertir la population de Nîmes et de ses alentours. Lors des Grandes invasions, il se transforme en village fortifié, le castrum arenae où la population va se réfugier, puis constitue au Moyen Âge jusqu'au XIXe siècle un quartier avec ses rues et ses boutiques. Au XIXe siècle, le monument est dégagé puis reconverti en arènes pour courses de taureaux en 1863. Elles accueillent une vingtaine de corridas et courses camarguaises annuelles et diverses manifestations culturelles (concerts, Festival de Nîmes, « Grands Jeux romains », Pégoulade, reconstitutions historiques...) En dehors de ces événements l'édifice accueille des touristes toute l'année.
Cet amphithéâtre est sans doute, du moins par l'allure générale de sa façade ayant conservé son attique de couronnement avec colonnes engagées et 60 arcades à chaque niveau, son système de circulation publique interne quasi intact et une grande partie de ses gradins (certes dégagés et restaurés au 19ème siècle ), le mieux conservé au monde. Il n'est cependant pas encore inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, contrairement à son voisin d'Arles moins bien conservé...
Les arènes avaient une capacité de 24 000 spectateurs répartis en quatre zones et trente-quatre tribunes. L'amphithéâtre mesure 133 mètres de long pour 101 mètres de large et 21 mètres de haut ; le grand axe de l'arène mesure 69 mètres pour 38 mètres de petit axe.
Elles comptent deux étages de 60 arcades rythmées de colonnes et pilastres engagés, couronnés d'un attique. Dans son état originel, l'amphithéâtre comptait 34 rangées de gradins. Environ 24 000 à 25 000 spectateurs pouvaient y prendre place. Il n'est pas classé parmi les plus grands amphithéâtres du monde romain par sa surface (15ème position) mais sa capacité d'accueil était vraiment importante et atteste du rayonnement de la cité.
Au temps des Romains, les notables assis aux premiers gradins (cavea) avaient leur nom gravé dans la pierre, ainsi leur place était réservée.
Après l'interdiction des combats de gladiateurs en 404, les arènes furent transformées en forteresse par les Wisigoths : il leur suffit de boucher les arcades, d'ajouter quelques tours, de creuser un fossé et, peut-être, d'édifier une petite enceinte supplémentaire (vestiges dans le sous-sol du palais de justice). Elles seront même connues plus tard sous le nom de « château des chevaliers des arènes » avec l'édification de tours au sommet du monument. (Celles d'Arles ont été conservées.)
Lors des grandes invasions de l'Antiquité tardive puis au Moyen Âge durant les périodes d'insécurité, la population se réfugia même dans l'enceinte de l'édifice qui fut alors utilisé comme village fortifié qui contenait deux églises, 220 maisons, ainsi qu'une petite fortification. On imagine aisément les conditions d'insalubrité d'une telle densité... Bon nombre de gradins furent désossés pour servir de carrière de pierres à l'édification de ces bâtiment.
François Ier, lors d'une visite à Nîmes au début du 16ème siècle, durant laquelle il reçut d'ailleurs des autorités locales une réplique en argent du monument (pièce d'orfèvrerie hélas perdue aujourd'hui), s'émut de l'état de l'édifice et préconisa son dégagement pour la première fois, ce qui resta lettre morte...
La restauration des arènes et la destruction des habitations, à l'intérieur de l'amphithéâtre ou à l'extérieur qui prenaient appui sur le bâtiment, commença à la fin du XVIIIe siècle par le décret en Conseil du Roi du 28 mars 1786 (en même temps que celle des remparts médiévaux de la vieille ville afin de créer boulevards et promenades du tour de ville) grâce aux grands plans d'embellissement de la ville engagés depuis le milieu du 18ème siècle (Jardins de la Fontaine dès 1740-50). La période révolutionnaire porte un coup d'arrêt provisoire à ces travaux. Ils reprennent suite au décret impérial du 2 février 1809. L'intégralité du monument est dégagée de ses constructions parasites en 1812, mais il faut attendre la seconde moitié du 19ème siècle, sous le Second Empire, pour qu'une vaste campagne de réhabilitation voire de restauration importante de certaines parties soit réalisée. (Notamment sous la direction de l'architecte Henri Antoine Revoil.)
L'emblème de la ville d'aujourd'hui s'inspire de l'iconographie de l'As, monnaie frappée à Nîmes dans les débuts de notre ère, au revers de laquelle figure un crocodile enchaîné à un palmier qui symbolise la soumission de l'Égypte à Rome et où sont frappés les mots : COL NEM. Ces mots ayant la signification de colonia Nemausus, ou Nemausum, ou Nemausensis, ou encore colonie nîmoise.
Le logo actuel de la ville, conçu en 1985 par Philippe Starck a gardé la symbolique romaine, tout en modernisant le trait de manière plus lisible.
Pendant le Moyen Âge, la ville dut perdre entièrement le souvenir de ce symbole, car le sceau de la ville, scellant un acte de 1226 qui était propre à la communauté de Nîmes représentait les quatre consuls de la ville, debout en habits civils[19]. Le blason de Nîmes, vers la même époque, était, dit-on, de gueules plein, armes qui appartenaient à la maison des vicomtes de Narbonne.
Direction ensuite la Place du Marché...
Place au palmier magistral, animée par la fontaine au crocodile, créée par les artistes Martial Raysse, Silvio et Vito Tongiani. Le crocodile qui se rafraîchit dans l'eau du bassin en marbre et le palmier rappellent les armoiries de la ville. Il s'agit du seul endroit de Nîmes où figure une plaquette de nom écrite en occitan (Plan dau mercat).
La ville est belle, pleines de petites rues toutes les plus authentiques les unes que les autres, ...
On y trouve de tous les côtés des trésors comme la Basilique-cathédrale Notre Dame et Saint Castor
Cet édifice roman du XIIe siècle flanqué d'une tour massive d'environ 40 mètres, a subi les assauts des guerres de religion. Seules la tour nord et les six premières scènes de la frise sculptée sur le large fronton de la façade appartiennent à l'édifice d'origine. L'église a été reconstruite à deux reprises au XVIIe siècle. L'intérieur a été entièrement remanié à la fin du XIXe siècle par l'architecte diocésain Henri Antoine Révoil qui restaura également, entre autres, l'amphithéâtre romain ou encore la cathédrale de Montpellier. On remarquera cependant la chapelle du Rosaire, très bel exemple d'architecture religieuse baroque du XVIIe, un sarcophage paléochrétien intégré dans l'autel d'une chapelle latérale et, bien sûr, la frise du grand fronton de la façade extérieure, chef-d'œuvre de sculpture de l'art roman, en partie restaurée au XVIIe, inspirée elle aussi des représentations antiques. Elle est élevée au rang de basilique depuis 1882 . La hauteur des voutes de la nef atteint 20 mètres .
Et puis là d'un coup on arrive devant la Maison Carrée... c'est vraiment un monument exceptionnel, surtout que j'ai eu la chance de le découvrir après sa restauration toute récente. On dirait qu'il vient juste d'être mis en place et que sa construction ne remonte pas à des milliers d'années.
J'ai beaucoup beaucoup aimé le lieu et encore plusd 'y déjeuner au pied.
Construite entre l'an 4 et 5 apr J.-C., ce temple romain, exceptionnel et inégalé par son état de conservation incroyable, dominait le forum de la ville antique. Dédié à Caius et Lucius César, petits-fils et fils adoptifs de l’empereur Auguste, la Maison Carrée est le seul temple du monde antique entièrement conservé ( si l'on excepte le temple d'Auguste et de Livie à Vienne en Isère d'un niveau légèrement inférieur ) et dont les façades viennent d'être entièrement restaurées . La Maison Carrée est entourée d'une colonnade, élevée sur un podium et marquée dans son architecture classique par une influence grecque. Elle appartenait autrefois à un important ensemble immobilier : le Forum romain.
Pour terminer la promenade, direction Les Jardins de la Fontaine et le Temple de Diane.
Aménagés au milieu XVIIIe siècle, les Jardins de la Fontaine constituent l’un des premiers jardins publics d’Europe. Respectant en partie le plan du sanctuaire antique autour de la source fondatrice de la ville (Nemausus), J-Ph. Mareschal et Gabriel Dardailhon ont dessiné (sous l'influence de Le Nôtre) un jardin à la française mais aussi dans l'esprit « romantique » où sont actuellement rassemblées de nombreuses espèces végétales méditerranéennes. Au XIXe siècle, influences anglaises et italiennes. On regrettera cependant l'enfouissement répétitif aux XVIIIe et XIXe siècle d'un petit théâtre romain, sous les pelouses.
Dès l'entrée, j'ai été vraiment surprise par l'endroit : c'est incroyable ! un parc très beau, bien entretenu et parsemé de reliques un peu partout ! j'ai adoré les vases antiques et le temple de Diane au milieu de tout ça !
Les immense pelouses appellent à la détente et je suis certaine que si j'avais été étudiante à Nîmes cela aurait été un de mes repères de farniente :o)
Enfin il était temps de prendre le chemin de la gare et de retourner en Région Parisienne...
J'ai vraiment beaucoup aimé la région et l'ambiance qui y règne et croyez moi le retour à la réalité a été semée d'embûches...
Pour mon prochain article "voyages" je vous emmène au Canada, pensez à prendre vos doudounes, les températures sont bien moins attrayantes qu'à Nîmes :o)