28 Août 2015
Il y a 1 semaine, j'aurais du reprendre le travail, mon congé maternité s'est terminé le 20 août...
J'ai réalisé un choix, un choix de vie, une choix de femme, un choix personnel, un choix professionnel... un choix de maman.
J'ai fait le choix de ne pas reprendre le boulot à la fin de mon congé maternité, le choix de ne pas donner ma puce à une étrangère si petite... Un choix pas facile, un choix qui a mis presque 9 mois à être réalisé...
Quand je suis tombée enceinte et même avant d'ailleurs, j'ai toujours vu la reprise comme une évidence. Impossible pour moi d'envisager de rester à la maison juste pour m'occuper d'un bébé, impossible pour moi de ne pas reprendre une vie sociale et professionnelle dans la foulée pour ne pas dépérir et ne parler que le langage "Areuh, prout "...
Et puis elle est née... une tornade, une boule de douceur, une boule d'amour... ma fille, mon tout, mon univers.
J'ai longtemps hésité, longtemps, on a fait des démarches pour la garde, pour une crèche... et puis, je suis allée présenter ma fille à mes collègues de boulot, pour moi c'était logique et normal puisqu'ils m'avaient tous supporter enceinte :) et qu'ils ont été présents dans les moments les plus délicats de mon année 2014/2015.
Et là une baffe magistrale !!! Voir mon amoureuse dans ce milieu, si petite, si innocente, j'ai eu un coup au coeur, un coup de panique, une angoisse... comment vais je faire pour me séparer d'elle ?!
J'ai eu peur, une double peur : la laisser et me laisser...
Le congé parental c'est à double tranchant : faire passer sa vie de femme après sa vie de maman.
J'ai toujours eu une estime moindre pour les mamans au foyer, attention pas de méprise là-dedans, j'ai eu la chance d'avoir ma maman à la maison pour prendre soin de moi MAIS je ne me voyais pas faire ça !
Et puis comme me le disait une amie : avant j'avais des principes, maintenant j'ai des enfants :) et je pense que tout est résumé !
Oh bien sûr, je peux largement concevoir que financièrement parlant c'est parfois compliqué de pouvoir faire ce choix, mais je pense qu'humainement parlant, toutes les mamans y pensent à un moment ou à un autre !
4 semaines que je suis seule à la maison avec ma puce et pour le moment, je vais bien ! Bon il faut dire que le papa met beaucoup la main à la pâte, comprenez dans les couches quand il rentre le soir et dans les biberons la nuit ou très tôt le matin.
Mais j'ai sû aussi me garder du temps pour moi et continuer à avoir une vie sociale, une vie de femme, une vie de copines et de mojitos, une vie un peu comme avant... juste un peu !
J'ai longtemps hésité et puis aujourd'hui, je me demande comment j'aurais pu passer à côté de tout ça : son sourire quand je vais la chercher dans son lit le matin, sa petite main dans mon cou, ses siestes contre moi, son odeur, sa douceur, ses gazouillis, sa petite voix et toute cette tendresse qui rythme nos journées en amoureuse.
Je passe des heures à la regarder s'ouvrir au monde, à la regarder découvrir ce qui se passe tout autour d'elle, à la regarder me regarder... ce petit visage de baby girl qui se perd dans mes yeux et moi dans les siens, je ne peux plus m'en penser, c'est une drogue, ma fille est une drogue !
Alors, attention, ne me faites pas dire, ce que je n'ai pas dit : tout n'est pas tout rose non plus et parfois quand je vois arriver le papa le soir, j'ai juste envie de pleurer de joie en lui passant le relais.
Il faut bien se rendre compte que le fait d'être à la maison avec un petit truc de 3 mois (presque) c'est aussi manger à 14h parce que je n'ai pas pû avant, boire son café froid, ne pas avoir le temps de prendre une douche, ni de dormir accessoirement, ne pas pouvoir regarder ses mails ou alors dans des positions de dingue avec un doigt sur la tutute et les jambes qui bercent le nid ergonomique...
Non parce qu'être en congé parental, ce n'est pas un choix de repos, ce ne sont pas des vacances... parce qu'enfin lorsque l'on a un peu de temps libre, on en profite pour nettoyer les biberons, passer un coup de propre, lancer ou étendre une machine, faire un brin de toilettes...
Et puis, le congé parental c'est aussi un choix financier... oui malheureusement nous sommes dans un pays ou le choix de prendre un congé parental met aussi en ligne de compte, le choix financier.. parce que sans déconner, ce n'est pas l'argent versé par la CAF qui va nous aider à compenser ma perte de salaire.
Lors de mes cours de préparation à l'accouchement, nous étions 5 couples et les 4 couples avec qui nous étions ne pouvaient pas se permettre de penser au congé parental, au grand désespoir de toutes les mamans présentes d'ailleurs...
Je trouve ça dommage que de nos jours, le fait de prendre un congé parental pour s'occuper de son enfant, soit entravé par le soucis des ressources, alors que certains pays scandinaves vous aident durant 1 an avec un salaire complet... le but : la croissance tout simplement..
Je ne peux pas me résoudre non plus a entendre tous les préjugés inhérents à ce statut : on profite de la société, on a du temps, on est au calme, on est inactive...
Mais malgré tout ça, malgré le regard des gens, malgré les préjugés, je ne regrette pas...
Aujourd'hui je suis consciente de ma chance de pouvoir le faire et surtout je suis consciente que ce temps, 6 mois passé avec elle, va filer comme un éclair, comme une étoile.
6 mois c'est court et c'est long...
6 mois pour profiter d'elle encore et encore, sans me soucier de l'heure qu'il est, sans me soucier de tout ce qui se passe autour,
6 mois que j'ai décidé de lui donner, à elle et rien qu'à elle..
6 mois pour mettre ma vie entre parenthèses, et juste savourer le plaisir de cette petite boule de douceur...
6 mois, pour elle,
6 mois pour moi...
6 mois dans notre bulle, ma bulle...
Et vous, congé parental ou pas ? Un choix ? une obligation ?