3 Juin 2014
La semaine dernière, j'ai eu la chance d'assister à un spectacle théâtral surprenant consacré à Kurt Cobain à la Loge.
Nous sommes au tout début des années 90, le mur de Berlin termine tout juste sa chute et la jeunesse ne pense qu'à faire la fête et des folies.
Sur les ondes, le monde découvre un jeune groupe américain, au style assez surprenant. Ce groupe, c'est Nirvana, et en l'espace de quelques mois à peine, quelques semaines, les trois musiciens (Kurt Cobain, Dava Grohl et Krist Novoselic) vont connaître un succès incroyable, prenant ainsi de cours toute l'industrie musicale.
Alors que le groupe tente, par la voix de son leader Kurt Cobain, de résister au mercantilisme grimpant en conservant une attitude artistique intègre ; le marché de la musique profite de ses idéaux, le récupère jusqu'à créer, comble de l'écart entre le profit et la foi artistique, un style vestimentaire appelé « Grunge ». Kurt Cobain met fin à une supercherie, dont il est devenu malgré lui l'artisan, en se suicidant au printemps 1994 en pleine tournée mondiale. Le spectacle « Le Journal de Kurt Cobain : Peu importe, tant pis...» témoigne de la trajectoire inédite, mythique bien que particulièrement brève du groupe et de son chanteur, de 1989 à 1994
Mon avis : c'était vraiment génial !!!! Frédéric Jessua rend un hommage absolument hors du temps au chanteur de Nirvana. Kurt Cobain (Peu importe, tant pis) s'appuie sur des textes extraits de chansons, d'interview ou du journal de l'artiste.
On découvre ou plutôt re découvre la naissance du groupe mythique des années 90 mais aussi et surtout les raisons qui ont poussé Kurt à mettre fin à ses jours. Sa vie, ses espoirs, ses textes, sa dualité.
Nirvana, comme figure de proue de toute une génération et que l'on aime ou pas, ce fut un groupe marquant.
Ce spectacle est loin d'avoir une mise en scène ou une approche banale puisque l'on se retrouve dans un théâtre concert : c'est du Nirvana, les chansons du groupe mais un peu revisitées. Cependant, ces petites modifications n'enlèvent en rien de leur superbe aux titres du groupe.
Tout est en live, puisque tous les comédiens jouent d'un instrument mais des instruments bien loin de l'univers grunge si cher au groupe : violon, ukulélé et accordéon.
J'ai beaucoup aimé le respect de Frédéric Jessua pour l'artiste puisqu'il évite avec soin l'imitation et c'est là toute la force de ce spectacle.
C'est d'ailleurs une femme reprend la plupart des paroles du chanteur, permettant ainsi de bien différencier le rêve et la réalité.
J'ai aussi apprécié de découvrir le Kurt Cobain ambivalent : tantôt ange, tantôt luttant contre ses démons, mais en vain comme nous le savons tous.
La fin est connue d'avance et pourtant on y croit jusqu'au bout.
Nirvana est encore aujourd'hui une référence dans l'histoire du rock avec seulement 3 albums studio. La légende est sans aucun doute le fruit de l'histoire de son chanteur charismatique et torturé.
La pièce ne se joue plus mais je suis certaine que l'équipe remontera sur les planches sous peu... et je vous invite à ne pas laisser passer votre chance.
Kurt Cobain (peu importe, tant pis) Avec : Mélie Fraisse, Marie Nicolle, Baptiste Chabauty, Frédéric Jessua, Thomas Matalou & Liam Morrissey
Mise en scène Frédéric Jessua