26 Août 2016
Le pitch : Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Mon avis : ah ce livre... le conseil de Mathias Malzieu lors de notre rencontre !
Je ne l'ai finalement pas acheté mais une de mes cousines me l'a envoyé en me vantant à son tour l'excellence du livre.
J'ai mis du temps à l'ouvrir par peur d'être déçue... et au bout de quelques pages, j'ai encore eu plus peur, car je ne tombais pas dedans... et puis finalement : j'ai adoré ! ce livre a tissé sa toile autour de moi tout doucement et il m'a bercé.
Ce livre est tout d'abord très original, car il est narré par le fils et en même temps, entrecoupé de récits du père. Du coup, on a deux visions qui se croisent et c'est très intéressant, surtout concernant la folie de la mère/femme.
Le fils, est à la fois lucide et naif, conscient que ce qu'il vit avec ses parents n'est pas la vie normale des autres enfants. Il est heureux tout simplement, au mileu de cet univers fantasque crée pour lui.
Le père est un peu déjanté mais tellement amoureux, à la fois de son fils mais surtout de son épouse, pour qui il défit toutes les limites de la raison.
La mère du narrateur est folle, une folie douce mais parfois dangereuse, envahissante, joyeuse mais de la folie malgré tout. C'est elle, la figure centrale à la fois élégante et excentrique, à la fois sombre et lumineuse. Elle mène d'une main de velours tout ce petit monde, avec pour animal de compagnie une grue apprivoisée et l'Ordure dans son sillage (motus, il faut le découvrir par vous même). La mère est contre la norme, refusant de travailler, usant et abusant de l'humour et des cocktails, passant son temps à lire, à sauter sur les lits, apprend à son fils à mentir pour rendre la vie plus plaisante quand elle ne l'est pas... bref sa vie est une fête perpétuelle entre la France et l'Espagne.
Doucement la folie douce devient psychiatrique, jusqu'à un épisode tragique qui l'emmène dans une maison de repos. L'histoire en apparence légère devient une fable triste.
Ce livre c'est une ode à l'amour, une ode à la vie. Je suis passée par tellement de sentiments que je ne peux pas tous vous les décrire ici et puis je vous laisse la joie de vous perdre avec Bojangles.
A lire en urgence...
« Ils volaient mes parents, ils volaient l’un autour de l’autre, ils volaient les pieds sur terre et la tête en l’air, ils volaient vraiment, ils atterrissaient tout doucement puis redécollaient comme des tourbillons impatients et recommençaient à voler avec passion dans une folie de mouvements incandescents. ».
Le pitch : Sept ans après s'être mesurée au Chuchoteur, Mila Vasquez travaille aux Limbes, le département des personnes disparues. Incapable d'éprouver la moindre émotion et portant dans sa chair la marque des ténèbres, Mila excelle dans la recherche de ceux qui, un jour, se sont évanouis dans la nature. Elle seule ne peut oublier ces « victimes potentielles d’homicides ». Soudain, l’un d’eux réapparaît... et tue. Un à un, ceux dont les portraits ornent les murs des Limbes, reviennent, transformés en assassins. Epaulée par l’agent spécial Simon Berish, expert en interrogatoires et féru d’anthropologie, Mila devra échafauder une hypothèse convaincante, solide, rationnelle. Une "hypothèse du mal".
Mon avis : ce livre est un coup de coeur ! un vrai !
Bon, bien sûr, il faut aimer les histoires un peu glauques et mystérieuses, bourrées de cadavres mais vraiment, il mérite largement son succès.
Des meurtres et un point commun : ils sont commis par des personnes disparues, souvent depuis longtemps, parfois depuis toujours.
Mila Vasquez se demande pourquoi et surtout comment c'est possible. En poste dans le service des personnes disparues, depuis l'affaire du Chuchoteur, elle va se retrouver plongée dans cette affaire bien plus qu'elle ne le voudrait. (Attention, le livre est présenté comme la suite de ce dernier mais c'est une usurpation).
Il y a une chose qui m'a d'abord frappé : l'auteur ne cite pas de villes, pas de pays. L'environnement reste chez vous, chez moi, ce qui rend l'histoire encore plus forte, encore plus lugubre, encore plus flippante.
L'auteur sait nous tenir en haleine et relancer l'intrigue aussi souvent que possible, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. On pense arriver à la fin de l'enquête et paf en une seconde, un truc, un indice, et on est à nouveau à fond dans l'histoire, sur les traces du tueur.
Carrisi a su imposer son style : vif, franc et percutant. Il y a bien longtemps que je n'avais pas dû rallumer la lumière de ma chambre le soir pour vérifier qu'il n'y a pas de tueur derrière le fauteuil :)
J'ai beaucoup aimé les deux personnages mis en avant : Mila, la névrosée et le petit nouveau, flic paria de son état. Les deux personnages doivent affronter un tueur en série redoutable, mais aussi leurs histoires respectives. Coup de coeur aussi pour l'atmosphère sombre et malsaine, l'auteur est sacrément doué et croyez moi, je n'en suis pas à mon 1er !
Bref un livre à lire et une petite mention spéciale pour les notes à la fin, où comment écrire son 1er thriller et trouver l'inspiration.
"On nous apprend à compter les secondes, les minutes, les heures, les jours, les années... mais personne ne nous explique la valeur d'un instant."