24 Octobre 2014
Je suis un peu comme le commun des mortels et à la base Alexandre Astier c'est surtout Arthur dans Kaamelott....
Et puis, je suis tombée par hasard sur des places pour le découvrir au théâtre (oui moi je me promène sur des billetteries en ligne) et je me suis dis : banco ! allons à sa découverte !
Alexandre est un artiste imprévisible... Auteur, réalisateur, acteur et compositeur, il a de nombreuses cordes à son épée. Pardonnez moi !
Musicien dès l'âge de 6 ans, il intègre le Conservatoire de Musique. Il avoue être tombé par mégarde dans la comédie et depuis il écrit, joue et met en scène. Il est donc le créateur de la série Kaamelott et en a composé toutes les musiques.
Remarqué par le public lyonnais grâce à sa pièce Le jour du Froment, il est revenu au théâtre en 2012 avec Que ma joie demeure ! créée au Rond-Point et récompensé. Il a également tourné pour le cinéma.
Son actualité c'est bien sûr son Exoconférence mais également Astérix : Le domaine des dieux dont la sortie est prévue le 26 novembre 2014.
Et ce spectacle alors ?!
Et bien, je suis allée le découvrir il y a presque 15 jours et j'ai tellement aimé, c'est tellement bien formulé, que je ne sais pas par ou commencer, ni comment faire pour ne pas trop vous en dire mais en vous en parlant quand même... Paradoxe quand tu nous tiens :)
Alexandre pose la question de la vie extraterrestre. Oh oui je sais, vu comme ça, on est loin d'être super attiré ! Mais contre toute attente, il a ouvert la bouche et en moins de 5 minutes, j'étais dans les étoiles.
Il nous propose sa vision à lui du Big Bang ou plutôt du Brie de Meaux (ceux qui l'ont vu vont comprendre, que j'ai rigolé !)...
L'exoconférence part dans tous les sens mais reste dans le ciel, cela peut sembler un peu compliqué, trop intellectuel mais au final, c'est absolument passionnant et en sortant on a juste une envie : acheter un télescope.
Cette pièce c'est un OVNI avec un maître de conférence, passionné et bien évidemment passionnant.
Il explique pourquoi notre chère petite boule bleue n'est pas forcément née d'un big bang, mais aussi les différentes formes de cosmogonie (mot que j'ai découvert ce soir là) au fil des millénaires (en résumé comment les différentes civilisations appréhendent et illustrent la Terre et l'Univers et mon coup de cœur ira comme beaucoup à la version chinoise avec la vieille tortue), le mythe de la soucoupe volante que j'ai adoré ou une ode à la retro ingénierie, en passant par Ptolémée, Copernic, le couple Hill,...
Alexandre devient professeur, distillant avec un brin de poésie, de comédie, de science et de musique, un savoir, ... entre folie et apprentissage, entre sagesse et lucidité.
Il raconte comme il le ferait avec ses potes, il donne à ses potes un grand cours d'astrophysique saupoudré d'une certaine folie et d'un délire qui rend son approche instructive mais largement abordable.
Bref, une aventure céleste dans ce ton qui lui est propre et que nous connaissons/aimons tous.
La mise en scène de Jean Christophe Hembert (celui que tout le monde connait comme Karadoc dans Kaamelott) est simple mais terriblement efficace, permettant grâce au thème du spectacle, d'intégrer des grandes technologies, des vidéos, de l'interactivité, des images, tout ça de façon orchestré et fluide.
Ce spectacle prouve que l'on peut rire intelligemment dans une France ou l'on place au sommet de tout les smartphones ou la télé-réalité, la méchanceté et les émissions moqueuses.
J'ai été pendant 90 minutes fascinée par l'homme sur scène, avide de culture, avide de la vie, qui cherche par tous les moyens à transmettre et a célébrer la soif de connaissance, la culture. Un homme qui invite son public à se poser des questions, à être curieux, à lever le nez vers le ciel et à courir s'acheter de quoi observer la lune pour commencer et le reste ensuite.
Après 90 minutes, l'évidence est là : l'invasion de notre planète par des petits hommes verts est impossible et le voyage dans le temps absolument improbable.