28 Août 2017
Je suis la maman de ma fille (sans déconner ?!) et nous avons fait le choix, de n'avoir qu'un seul enfant.
J'ai ce sujet et donc cet article dans ma tête depuis pas mal de temps... et puis, devant la recrudescence du merveilleux "bon alors, le deuxième c'est pour quand ?" que je trouve ô combien déplacé et inconvenant... il était temps, mais vraiment temps, que je pose mes mots ici !
Bon déjà que ce soit clair, je n'apprécie pas particulièrement de parler avec tout le monde du devenir de mon utérus mais quand il faut, il faut :) c'est pour la bonne cause, c'est pour la science !
Nous avons décidé, fait le choix comme des grands (on est des adultes il parait) de n'avoir qu'un seul enfant... oui oui d'un commun accord ! c'est pas beau la vie parfois ?! être d'accord dans un couple, sur un sujet comme celui-ci, mérite largement d'être évoqué... combien de couples se séparent à cause des enfants ou du fait de ne pas en avoir ou en vouloir au même moment ou pas du tout ?! combien décident de stopper une grossesse sans laisser le choix à l'autre ? le sujet des enfants est un des fondements dans un couple.
Quand j'ai connu celui qui partage ma vie, il y a 15 ans donc, je ne voulais pas d'enfants... choix qu'il a toujours respecté et surtout qu'il a toujours compris. Nous nous sommes mariés au bout de 6 ans de vie commune et nous avons encore attendu quelques années avant de décider, de faire le choix d'être des parents... et avec ça, les questions "des gens", pourquoi tu n'es pas enceinte ? vous vieillissez ! ça va pas être facile !
Le temps est passé, nous en avons beaucoup profité, parfois fait les choses dans le désordre, parfois dans un ordre un peu trop évident et puis, comme un déclic en moi, j'ai su que c'était le moment d'être maman.. bon, je vous passe le temps que ça met, le doute, les espoirs, le destin, et le cadeau précieux et unique de la vie qui enfin est là, comme un signe.
Je me souviens de l'arrivée de ma fille et du personnel hospitalier qui parle déjà du second enfant, comme si c'était une évidence, comme si c'était impossible de faire le choix de n'avoir qu'un enfant. Mais bordel, où est il inscrit qu'il faut avoir plusieurs enfants ? ou d'ailleurs qu'il faut en avoir pour être heureux ?
Pour moi, pour nous, il n'y aura pas de second enfant, je ne dis pas "jamais" parce que ce serait se porter la poisse mais au jour d'aujourd'hui : je suis l'heureuse et très fière maman d'une enfant unique :) et je le vis bien ! Oh j'ai bien compris : l'idée de l'enfant unique dérange, je le sais bien, dès que l'on évoque notre choix, notre décision, on nous regarde bizarrement, genre ils sont dingues ou elle est devenue stérile entre deux ?!
Globalement, les avis sont unanimes : les enfants uniques sont au choix soit malheureux, soit des cas sociaux, soit des pourris gâtés, soit des branleurs... alors, pour avoir quand même de tout autour de nous, je connais des enfants uniques qui sont normaux, mais j'en connais aussi des asociaux mais il en est de même pour les enfants qui sont issus d'une fratrie. Non mais attendez, ça voudrait dire que tout est lié à l'éducation mais aussi peut-être au tempérament de l'enfant lui-même ?! Oh merde, mais je suis la 1ère à comprendre ça ?
La faute aux clichés ?! oh non ma bonne dame, pensez vous, on est au-dessus de ça ! alors j'en ai d'autres et pour tous les goûts : 3 enfants pour toucher les allocations ? 2 enfants pour que le 1er garde le second le plus rapidement possible pour soulager les parents ou le reste du monde ? 2 enfants pour avoir un congé parental plus long ? et puis quand vous dépassez les deux, de toutes les manières, c'est uniquement pour les aides, bien sûr ! et si certaines familles ont juste envie d'avoir plusieurs enfants à aimer, comme moi j'ai l'envie de n'en avoir qu'une et d'être exclusive...
Les clichés ont la peau dure ! et les préjugés aussi quoi qu'il en soit. Et si on avait juste le droit de faire comme on le sent ? et si finalement, le plus beau c'est déjà d'avoir un enfant parce qu'on le veut et de lui donner tout l'amour du monde, multiplié par 2 ou 3 ou 15 peu importe ! Nous faisons le choix de gérer notre vie, de faire nos choix et peut-être nos erreurs, mais au moins on assume.
Certains parleront d’égoïsme, ceux qui ne me connaissent pas sans doute de carriérisme...et puis finalement, c'est un peu tout ça et pas du tout ! Je ne suis pas une femme d'affaires qui peut se permettre de ne pas travailler, mais avec mon salaire, je peux dire que nous vivons confortablement, sans consulter nos comptes bancaires tous les 4 matins... et même avec la venue de ma fille, je veux continuer de vivre et je ne veux pas me contenter de survivre.
Oh oui, je sais, l'argent ne fait pas le bonheur, bla bla bla mais en attendant, avoir un toit sur la tête, de quoi manger, de quoi s'habiller, reste un peu l'essentiel et la base.
Bien sûr, le reste c'est du plaisir, mais à quoi bon vivre sans... je ne veux pas restreindre ma fille, je ne veux pas faire 2/3 enfants et devoir choisir celui qui aura la chance de faire le sport dont il a envie, ou avoir de temps en temps le truc qui lui fait envie, je ne veux pas être cette mère frustrée de ne pas pouvoir sortir au resto avec mes copines (on en parle des weeks entre filles ou pas ?!), je veux pouvoir continuer ma manucure, je veux pouvoir craquer pour cette sublime paire de boots sans culpabiliser et puis tout ça en même temps, je ne veux pas culpabiliser ! je crois que c'est ça ! la culpabilité ne passera pas par moi.
Et puis je pense un peu beaucoup au futur, au futur de ma fille qui demain décidera peut-être de devenir vétérinaire ou cosmonaute de l'espace ou peut-être juste éboueuse ou professeur... mais si demain elle décide de faire ce type d'études, ou celles là, je veux pouvoir lui donner les moyens, je veux lui donner le choix, ... le choix reste le plus précieux à mes yeux et le luxe est là finalement : avoir le choix ! je ne veux pas me dire : je ne peux pas lui offrir la chance de faire ce qu'elle veut de sa vie, je ne peux pas me battre pour son évolution et derrière être le maillon faible de son chemin.
Je refuse de m'oublier en tant que personne, en tant que femme mais je sais aussi, au fond de moi, que je suis sa maman, alors je décide de faire le choix de lui donner toutes les chances.
J'ai fait le deuil de la maternité, de la grossesse, de l'allaitement mais aussi du retour de couche, du baby blues, du corps qui prend 10 ans en 9 mois, des nuits hachées, et de tout le reste. Je déguste toutes les secondes avec elle comme si c'était mon dernier souffle, parce que je sais que je ne le vivrais plus, alors je m'escrime à en faire des moments merveilleux, parce qu'ils sont uniques et du coup, encore plus précieux.
Et puis, il y a cette voix dans ma tête qui me dit aussi que si elle est fille unique, elle ne connaitra jamais la douleur de perdre son frère ou sa sœur... je la préserve sans doute aussi de ça, parce que je sais le prix à payer.
Je n'engage que moi, et j'ai beaucoup d’admiration pour ces merveilleuses mamans qui m'entourent et qui gèrent de front une famille et 3 enfants...
Je tire aussi mon chapeau aux femmes qui font le choix de ne pas avoir un enfant, parce que ça aussi de nos jours, il faut pouvoir l'assumer.
Enfin, je m'incline devant les autres... parce que faire un choix de nos jours c'est déjà avoir des couilles !